Philippe
Age: 62 ans
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Parcours pro:
J'ai une formation d’électromécanicien marine payée par trois ans d’engagement dans la Royale, trente-trois ans à EDF, trois ans sur Paris, trois ans encore comme monteur et gazier dans l’Yonne, et le reste, contremaître à la centrale nucléaire de St Laurent-les-Eaux.
En dehors de ces activités je peux me définir comme quelqu’un de très bricoleur, qui touche à toutes sortes de matériaux. Un total de huit maisons et de deux appartements à mon actif, retapés où construits pendant mes repos.
Depuis toujours, je rêve de posséder un voilier et de devenir un « manouche » de la mer, pouvoir approcher les régions et les autres de façon moins conventionnelle. Ce qui permet à mon avis de mieux faire connaissance et de profiter d’un peu plus de liberté.
Pourquoi suis-je là?
Il y a deux ans j’ai fait un infarctus et l’année dernière on m’a ouvert du sternum au bas ventre pour « réparer » la tuyauterie. Et demain, qu’est-ce qu’il y aura encore?
Comme disait l’autre: « je n’ai pas peur de la mort, j’ai peur de ne pas avoir bien vécu »; raison pour laquelle, j’ai décidé de passer à l’acte en achetant mon bateau il y a trois mois.
Depuis cet accident je sens mes forces décliner. Il y a encore quelques années, j’étais capable de soulever des pierres de mon poids. La vieillesse est une illusion de nous même: la carcasse reste la même mais l’intérieur se vide de son pouvoir. Il ne reste que le savoir et le vouloir. Malheureusement, le savoir et le vouloir sans le pouvoir sont des actions vouées à l’avortement.
Une devise:
Ma devise a toujours été: si je veux je peux. A toute règle son exception, ça n’a pas marché pour la cigarette. Mais pour le reste, ça a fonctionné toute ma vie.
Aujourd’hui dans ma devise, je suis obligé de faire entrer une troisième constante qui serait: si mes forces le permettent.
La leçon est que rien n’est immuable et constant.